Le petit monde de Benoît Hamon
Hier matin, sur mon mur, on parlait d'un billet
Qui par Benoit Hamon avait été signé
Au "Monde.fr", il a choisi d'écrire
N'étant pas abonné, je n'ai pas pu le lire...
J'aurais pu, direz-vous, dans l'édition papier
En prendre connaissance au bistro du quartier
Mais autour du comptoir, nous parlions d'autre chose
Et mon esprit distrait était fort loin des roses
Sur le net, sur inter, médiapart ou Libé
L'événement était pourtant fort relayé
Et tout ce qu'il disaient montrait combien, en France
Cette lettre à la gauche avait de l'importance
Il parait que Benoit utilisait des mots
Des mots, comment vous dire... Incroyablement beaux
Le titre, quoi qu'obscur, ne manquait pas d'audace
« Lettre aux orphelins d'une grande idée » ! Je passe
Sur les enchantements du grand style Hamonien
Avec des « recréer un horizon commun »
Luttes « picrocholines », « élites obsolètes »
C’est là, me suis-je dit, tout l'art d'un grand poète !
Dessinant pour l’Europe un « grand combat commun »
Benoit l'impétueux pourfendait « les tribuns »
Et lors on distinguait dans sa formule exquise
Une habile allusion à la France insoumise
On imagine bien que Jean-Luc Mélenchon
Aurait en le lisant tremblé jusqu'au tréfonds
Si l'on pouvait penser que cette bête immonde
Puisse avoir le bon goût d'être abonné au « Monde »
Toujours est-il qu'Hamon, à ne point en douter
A repris le flambeau d'un combat sans pitié
Quand les plus grands médias résument sa parole
En ces mots : « Me voici, je viens, j'accours, je vole ! »
Polo, 25 octobre 2018