FLUCTUAT NEC MERGITUR
Racistes de tout poils, qui aimez détester
Ceux qui vous font l’affront de peu vous ressembler
Il vous est aujourd’hui funeste et difficile
D’exposer en public le noir de votre bile
Il n'est plus de bon ton dans notre société
De moquer les travers d'une communauté
A l'endroit de chacun le respect est de mise
Et la moindre allusion finit en cour d'assise
Pourfendant l'homophobe et traquant le macho
Défendant ongle et bec chaque couleur de peau
Tout apôtre surveille ardemment sa chapelle
Qu'elles soit religieuse, ethnique ou sexuelle
Racistes, cependant, soyez bien rassurés
Il reste encore des gens que l'on peut insulter
Des gens sur qui cracher de façon ordinaire
En toute impunité et en pleine lumière
Ce sont les parisiens. Pour le tout provincial
Les trainer dans la boue est un sport national
N'oubliez pas surtout d'ajouter en nuance
Le terme de "bobo" qui toujours le devance
Entre deux pastagas et un verre de chouchen
On peint le parisien végan et sans gluten
Qui roule à bicyclette et qui, en l'occurence
N'a pas la moindre idée du prix d'un plein d'essence
Pas plus qu'il n'a besoin d'arpenter les rayons
Empoisonnés de la grande distribution
Bloquez les Carrefours autant qu'il vous arrange
Slow food et circuits courts ont toutes ses louanges
Sous un gilet fluo vous ne le verrez pas
Le jaune ne sied pas à son teint délicat
Quand le prix du diesel soulève la "vraie" France
L'action pour le climat aura sa préférence
Mais malheureusement, à part trois écolos
Les gens se moquent bien des trains et des métros
Des transports en commun et du co-voiturage
Le coût du carburant lui tout seul les enrage
C'est pourquoi le bobo parisien que je suis
Observera de loin les affres du cambouis
Et s’il attend gaiment vos propos irascibles
C’est qu’on n'abdique pas l'honneur d'être une cible
Polo, 16 11 2018