Du déboulonnage des statues
S'il faut plus que jamais combattre l'esclavage
C'est qu'il a diablement modifié son visage
Reléguant au musée l'antique code noir
Pour offrir à nos vies de nouveaux désespoirs
Travailleurs sans papiers, migrants venus Afrique
Roumaines tapinant sous le périphérique
Paysan subissant la dette et le poison
Enfants d'Afghanistan dans les champs de coton...
Les négriers ont pris de nouveaux patronymes :
"Bandes organisées", "Sociétés anonymes"
"Élevage intensif", " grande distribution"
"Industrie du textile", ou "mondialisation"
Ils n'ont point de "statues", mais des "statuts" variables
Qui semblent pour l'instant bien indéboulonnables
Et ces nouveaux Colbert se portent pour le mieux
Ayant visiblement de beaux jours devant eux
Moi, j'attends, impatient, le vrai déboulonnage
De ces représentants du nouvel esclavage
En changeant simplement chacun de son coté
La façon que l'on a de toujours consommer
La mondialisation fait de nous les complices
Des maîtres d'aujourd'hui, et de nouveaux supplices
Pour nous en affranchir, soyez certains que c'est
Notre propre statue qu'il faut déboulonner